un poid sur le coeur ; un corps sur les rails ; winnie (l)

Les congés annuels. Voilà une chose que sorciers comme moldus, tout le monde aime. Ou pas. Winnie se trouvait plutôt dans le seconde catégorie, car malgré sa flemmardise légendaire elle aimait son travail. Je dirais même plus, elle l'adorait. Le fait de servir des clients dans un bar n'est pourtant pas des plus avantageux, mais aux yeux de Winnifred c'était un grand amusement, un jeu de plus à son actif. Pourtant ce jour là, la demoiselle aurait pu travailler, mais préférant prendre pour la première fois se faire une grasse matinée méritée, elle avait pris son congés, elle aussi.
Seulement voilà, jack était partit gambader seul dans les bois, et Winnifred n'avait aucunement l'envie de voir Callypso, de peur de ne savoir contenir ses émotions devant elle. A peine levée et physiquement adaptée à une éventuelle sortie, Winnifred ressentit un réel besoin d'activité. Être immobile, inactive, voilà bien une chose que Winnie détestait. Même flemmarde, il fallait bien qu'elle bouge, la demoiselle. C'était pour ça qu'elle avait choisi d'habiter en ville, ou même dans ce petit village il y avait une grande activité. Mais c'est avec grande surprise que Winnifred découvrit que l'activité d'aujourd'hui était horriblement intense. Bousculée et chahutée de tous les côtés, la jeune serveuse tenta tant bien que mal d'atteindre une rue isolée, afin de respirer un peu. Winnifred passa nerveusement la main dans ses cheveux, et tenta de réfléchir à toute vitesse. La forêt ? Non, il faisait bien trop sombre pour s'aventurer là bas. Ok, mauvaise excuse mais peu importe. Les pubs ? Fermés, ou alors... bondés. Bref, pas franchement ce que désirait Winnifred. Cela lui rappelait une sortie au village, lorsqu'elle était étudiante à Poudlard. Avec une ou deux filles dont elle ne se souvenait plus du nom, elle avait décidé de trouver un lieux isolé, apte à accueillir trois filles qui désiraient faire des farces aux passants... Ah Poudlard, son train, sa... sa gare.
Les yeux de Winnifred s'illuminèrent, et pleine d'une énergie retrouvée, elle se rendit vers ce lieu magique, qui trimbalait avec lui pleins de souvenirs. Son arrivée à Poudlard, son départ de Poudlard... Marchant d'un pas désormais calme et rassuré, Winnie retrouvait la solitude et le calme qui lui manquait. Personne. Pourquoi y aurait-il eu quelqu'un ?

Winnifred soupira, et regarda avec des yeux pleins de souvenirs le fameux lieux qui accueillait le Poudlard Express en temps de rentrées. Les deux billes bleues qui lui servaient d'iris s'arrêtaient sur chaque détails, chaque parcelle de la gare. Tout lui était familier. Même Chris, couché sur les railles. Winnifred cru halluciner, dérailler. Elle ravala sa salive avec difficulté, et battit des cils, afin de s'assurer que ce n'était qu'une illusion. Chris était déjà bien assez présent dans son esprit, et si maintenant il s'incrustait dans sa vision... La gorge de Winnie se serra, et feignant de ne pas l'avoir vu, se retourna, tournant le dos à Christopher.

* tu rêves ma pauvre. il n'est pas là. quelle idiote tu fais ?! Et puis, pourquoi serait-il l... *

Les pensées qui se bousculaient dans la tête de Winnifred se stoppèrent net. Le sifflement d'un train avait retentit dans ses oreilles, encore et encore. Ce ne pouvait être une illusion, impossible. Se retournant aussi vite qu'elle l'avait fait quelques secondes plus tôt, elle vit à nouveau Chris, qui n'était donc pas une illusion, un nouveau rêve fantasmagorique. Effrayée, elle balbutia quelques mots incompréhensibles. elle voyait déjà Chris, mort, écrasé par le seul et unique train qui passait par là. Quand enfin un son sortit, elle se retrouva aussi proche de Chris qu'elle le pouvait, sur le quai. Une fois de plus, ce fut pour crier des injures.

« MAIS QU'EST CE QUE TU FAIS ESPECE D'IMBÉCILE, BOUGE DE LA ! »

Winnifred savait que lui parler comme ça n'était pas la meilleure solution pour tenter d'essayer de s'efforcer de sauver Christopher. Mais c'était la seule chose qu'elle avait réussie à faire, dans son empressement. Remarquez, cela avait éveillé Chris dans son «repli» et forcé à transplané, avant que le train n'arrive et c'était le principal. Elle ne se sentait pas pour autant redevable, puisqu'elle n'avait pour ainsi dire rien fait. Les sourcils de Winnie de haussèrent alors, pleins de surprise. Il l'avait remercié. Déjà, c'était un acte remarquable. Mais la remercier... pour quoi au juste ? C'était à elle de le remercier, après tout. Il avait failli mourir, certes. Mais malgré le silence qui régnait entre eux depuis des années, le perdre ainsi aurait été la goutte d'eau qui aurait fait débordé le vase. Rien qu'à cette idée, Winnifred frissonna. Faiblement, elle tenta de répondre à Chris, sans que ses mots n'ai une réelle importance à ses yeux, qu'elle détourna de lui d'ailleurs, car embués d'un liquide aqueux appelé «larme»

« C'est rien, je, tu enfin... tu m'a fait horriblement peur. »

Elle grommela, regrettant déjà ce qu'elle venait de dire. Elle venait d'avouer haut et fort ce qu'elle pensait tout bas. Elle tenait sincèrement à lui, même si... il était TROP lui. Mais rien que l'idée qu'elle puisse le perdre, surtout dans ces circonstances presque ridicule, c'était insoutenable. Quelque part, elle pensait qu'il l'avait presque fait exprès. cela lui faisait du mal de penser une chose pareil mais... et si c'était du suicide ? Plus bas alors, elle parla, un peu pour elle même.

« Quelle idée aussi... hmpf »

Elle était désormais aussi proche de Christopher qu'elle ne l'avait été, et ce depuis des mois. Cette idée lui fuit battre le coeur un peu plus fort. Bien trop compromettant et mauvais, elle chassa vite cette pensée de sa tête. Croisant ses bras fins, elle désirait au plus vite partir de là, changer d'air. Et pourtant... Quelque chose là retenait, indéniablement. Christopher quant à lui semblait désireux de partir au plus vite. Remarquez, à la vue de chauffeur et de sa mine coléreuse c'était tout à fait compréhensible.
C'est alors que la main de Winnie s'empara du poignet de Chris, dans le seul but de le retenir. Un premier contact physique qui l'a fit frissonner à nouveau. Aussitôt, elle libéra Christopher, déjà honteuse d'avoir agit ainsi, même si peu agit. Après tout, elle ne lui avait touché que le poignet, c'était pas comme si elle l'avait... embrassé, elle.

« Désolée.. heu... enfin, hm, reste ? Je veux dire bon, on est peut-être pas obligé de rester avec lui » elle désigna le chauffeur « Mais euh... oh et puis zut, ne pars pas. »

Winnifred soupira, haineuse contre elle même. Elle balbutiait et perdait tous ses moyens : elle était ridicule.